Un camion déversé toutes les 10 minutes dans la Méditerranée

Un camion déversé toutes les 10 minutes dans la Méditerranée

Lors d’un événement sur les enjeux liés à la mer et aux océans organisé par l’antenne locale de Surfrider, nous avons eu la joie de pouvoir échanger avec l’association SEA Plastics.

Une association d’étudiants ingénieurs aventuriers qui consacrent leur année de césure à l’étude de la pollution marine et à la sensibilisation du grand public. L’association accueille aussi des passionnés bénévoles, animés par cette même volonté de protéger nos mers & océans de ce fléau planétaire qu’est la pollution plastique.

L’équipe SEA Plastics 2021 a pris place à bord de l’Im’possible, et commence à remplir les objectifs de son expédition, qui se déroulera jusqu’à juillet 2021. Toute l’équipe s’implique à 200% pour préparer les protocoles scientifiques, en collaboration avec des chercheurs de l’école d’ingénieurs AgroParisTech ainsi que le LNE, l’INRAE et Conservatoire National des Arts et Métiers, l’équipe crée aussi des nouveaux outils de sensibilisation. Vous retrouverez toutes les informations sur leur site internet.

La mer Méditerranée est aujourd’hui une des mers les plus polluées au monde. Après la Chine, l’Europe est le deuxième producteur de plastique au monde, déversant entre 150 000 et 500 000 tonnes de macro-déchets en plastique et entre 70 000 et 130 000 tonnes de micro-plastiques dans la mer chaque année, soit l’équivalent de 66 000 bennes à ordures.

Cette mer ne représente que 1 % des eaux mondiales mais concentre 7 % de tous les micro-plastiques de la planète, atteignant des niveaux record de concentration soit près de quatre fois le niveau de l’une des cinq « îles de plastique ».
La majorité de ces matières plastiques envahissent la mer Méditerranée et constituent une menace majeure pour la vie marine.

 

Grâce à Dimitri de Sea Plastics nous décortiquons ces impacts sur l’environnement :

  • Bioaccumulation : les nanoplastiques et les microplastiques sont ingérés par le plancton qui est lui-même mangé par des petits poissons. Ensuite la chaîne alimentaire nous les amène jusqu’à nous. Il est encore difficile de savoir quelle quantité de plastique nous ingérons par an, les sources divergent à ce sujet.
  • Sensation de satiété à cause des particules de plastique : les poissons pensent manger quelque chose de nourrissant, mais le plastique n’apporte aucun nutriment, ce phénomène affaibli les poissons.
  • Éponges chimiques : les plastiques agissent comme des éponges chimiques, ils sont capables de retenir une certaine quantité de molécules (toxiques ou non). Cela est dû au fait que les plastiques sont des polymères, un enchaînement répété d’un même motif moléculaire, les molécules libres dans l’eau de mer peuvent s’intercaler entre ces motifs et y rester.

Il est également important de comprendre que pour faire du plastique il faut extraire du pétrole, le transporter jusqu’à une raffinerie, le raffiner, faire le polymère et le mettre en forme puis l’apporter au magasin. Tout ça pour que la durée de vie de l’emballage soit de quelques heures, alors qu’il a fallu consommer tellement de ressources pour le fabriquer, sans parler des risques pour l’environnement avec les plateformes pétrolières et les tankers avec les marées noires.

Tout acte de réutilisation, de réparation et encore mieux de refus d’utiliser du plastique à usage unique permet de réduire notre impact sur les océans et mers.

Si vous souhaitez aller plus loin que l’action individuelle, il existe la charte Fleuve sans plastique à destination des politiques !

Source : Rapport WWF